Le Béninois n’a pas
confiance à son prochain, selon une étude de l’Ireep
L’Institut de recherche
empirique en économie politique (Ireep), a organisé le mercredi 19 juin 2013, à
Cotonou, une séance de dissémination publique des résultats de recherche sur le
déficit de confiance interpersonnelle au Bénin. Une étude qui a révélé que le
Béninois n’a pas confiance à son prochain.
Le déficit de confiance
interpersonnelle et le développement, est le thème de cette séance de
dissémination qui a réuni plusieurs acteurs du Bénin. Les résultats de cette
étude présentée par les chercheurs, André Guéguéhou, et Romuald Anago, ont
révélé que la confiance est un problème au Bénin. Le Béninois a plus confiance
à ses parents qu’aux autres. Plus, il s’éloigne de ses parents, la confiance
diminue chez le Béninois. Les chercheurs ont démontré que le capital social
n’est possible que dans certaines conditions, tout en faisant remarquer que le
Bénin dispose du plus faible score de capitale sociale en Afrique.
Le déficit de confiance interpersonnelle
constitue un blocage pour le développement du Bénin. Ce qui impose, selon les
deux chercheurs d’informer les acteurs sur l’importance de la problématique
afin d’amorcer la recherche de solutions à cette crise sociale. 2 béninois sur
10 n’ont pas confiance aux élus et ce déficit de confiance crée une méfiance
qui s’étend dans le monde professionnel.
Les chercheurs ont
souligné les causes de ce déficit de confiance qui sont, la traite négrière, les
œuvres artistiques, le langage, l’intérêt personnel des gens, les abus de
pouvoir politique par certains responsables et le favoritisme ethnique par
certains responsables. Ils ont dit que la confiance interpersonnelle favorise
la participation communautaire, la participation communautaire favorise le
paiement des patentes aux autorités locales. La confiance interethnique diminue la
propension de préférer le contrôle des élus par les citoyens, la confiance aux
chefs coutumiers accroit la propension de préférer le contrôle des élus locaux
par les citoyens, la confiance aux députés et au Chef de l’Etat diminue la
propension à préférer que les citoyens les contrôlent. Il y a également un lien
négatif entre la pauvreté vécue et les confiances interpersonnelles et
institutionnelles.
Dans la présentation de
son institut, le directeur général adjoint de l’Institut de recherche empirique
en économie politique (Ireep), Sébastien Sotindjo a déclaré que son centre est
un institut privé de recherche et de formation de haut niveau. En partageant
les résultats de recherche avec le public, a-t-il poursuivi, l’Ireep veut
susciter le débat sur les réalités afin de contribuer à l’élaboration d’une
bonne vie publique au Bénin. Mieux, Sébastien Sotindjo a rappelé que l’Ireep est un centre de recherche
international parce qu’une partie de sa
tête pensante se trouve aux Etats-Unis
et une seconde partie au Bénin.
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